Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/664

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tances, serait un acte de cruauté dont nous répudions toute responsabilité. »

Comment se fait-il que vous n’ayez pas un mot de censure à passer sur ces conservateurs, lorsque vous êtes si sévère contre le chef du parti libéral dans cette province qui n’a dit rien de plus qu’eux ?

Etes-vous si indulgent envers ces députés conservateurs, parce que quelques-uns d’entre eux approuvent aujourd’hui ce qu’ils condamnaient hier ? Et êtes-vous si sévère contre moi parce que je n’approuve pas aujourd’hui ce que je condamnais hier ?

Si, pour gagner votre approbation, je dois abandonner mes convictions honnêtes sur une question aussi importante que celle que renferme les troubles du Nord-Ouest, alors, je refuse positivement et avec indignation d’obtenir de vous aucune approbation de ma conduite publique.

Permettez-moi encore de vous demander, M. le Rédacteur, si dans le mouvement constitutionnel qui se fait contre le gouvernement, je suis plus coupable que :

1° — La Minerve, rédigée par M. Tassé, le député conservateur de la ville d’Ottawa, et l’organe officiel de l’honorable M. Chapleau, secrétaire d’Etat qui écrivit comme suit le 13 novembre 1885 :

«Nous avons demandé la clémence ou la pitié pour un condamné criminel. Nous crierons honte contre ceux qui pendront un fou. Nous pouvons leur permettre d’être sourds à nos supplications, nous ne pouvons pas leur permettre d’insulter avec impunité, les principes élémentaires de l’humanité. »

2° — Le Monde, rédigé par M. Vanasse, le député conservateur de Yamaska et l’organe officiel de Sir Hector Langevin, ministre des travaux publics qui écrivit comme suit :

« La pendaison de Riel, n’a été dans les circonstances, qu’une indigne concession aux exigences sanguinaires d’une faction du peuple d’Ontario. Sir John a permis que Riel fût pendu parce qu’on lui a dit que s’il n’était pas pendu, il ne pourrait obtenir dix votes dans Ontario. »

3° — Le Nouvelliste, de Québec, rédigé par M. Landry, député conservateur de Montmagny et l’organe officiel de Sir A. P. Caron, ministre de la milice, qui écrivit comme suit :