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Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/807

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écoles élémentaires sont développées davantage, et même quelquefois, considérablement augmentées.

L’instruction technique ou professionnelle est l’enseignement de connaissances théoriques et pratiques nécessaires aux différentes branches de commerce, d’industrie et de métiers. Il n’est pas nécessaire d’insister sur les avantages spéciaux et lucratifs de cette dernière espèce d’instruction : tout le monde les connaît et sait les apprécier ; et tout parent qui aime son enfant, ne doit pas se contenter de lui donner une instruction élémentaire, secondaire, et même classique, mais il doit encore le faire entrer dans une profession, dans un métier ou dans un commerce qui lui permette d’employer les connaissances théoriques acquises à l’école et de gagner sa vie d’une manière honorable dans le monde.

Je n’entrerai point dans plus de considérations sur ce sujet, je me contenterai seulement, afin de mieux vous faire apprécier la justesse de ces remarques, de vous rappeler la position particulière et quelquefois délicate et difficile que vous occupez dans ce pays, en votre qualité de Canadiens-français.

Cette grande République, si forte et si remarquable, est habitée par au-delà de soixante millions d’habitants, descendants des diverses races qui peuplent le monde. Il y a, parmi eux, dans cette immense agglomération d’hommes, des fils des premiers pionniers, venus d’Angleterre et fuyant un pays, un peuple et un roi qui ne connaissaient ni la liberté religieuse, ni la liberté civile, ni la liberté politique. Ces pionniers se sont révoltés contre la mère-patrie, parce qu’elle leur refusait la liberté commerciale, la plus nécessaire alors ; et ils en ont profité avec habileté pour revendiquer tous les droits des hommes libres, et ont scellé de leur ; sang l’émancipation américaine, conquise fièrement sur les champs de bataille, sous la direction patriotique et éclairée du grand Washington.

Au milieu de races qui composent ces soixante millions d’habitants, se trouvent des Français de l’Europe, de la Louisiane et du Canada. Les premiers sont venus chercher ici une liberté dont ils étaient privés là-bas, guidés par l’espoir, bien légitime, d’y trouver des institutions plus en harmonie avec les besoins de