Aller au contenu

Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/814

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pour toutes les institutions publiques de l’état. Or, pourquoi conserverions-nous la religion dans l’armée, dans la marine, si nous l’expulsons de l’école ? Sa connaissance est-elle moins nécessaire au jeune homme qui apprend à servir son pays, à l’école, que sa pratique est utile au citoyen qui meurt pour lui sous ses drapeaux ? Pourquoi prohiber le crucifix de l’école, si vous l’imposez à l’armée ? Sachez que, si ce signe sacré de la Rédemption aide, dans l’armée, le citoyen à mourir en bon soldat, il prépare, à l’école, l’enfant à vivre en bon citoyen.....

Non, sachons l’admettre ; malgré toute la bonne volonté du père et de la mère ; malgré le dévouement incontestable du prêtre catholique, l’enfant qui entre de bonne heure à l’école n’a pas encore des connaissances suffisantes de sa religion pour justifier une cessation complète et brusque de son instruction religieuse. Il a encore une infinité de choses à apprendre ; une infinité de doctrines à se faire expliquer, et une infinité de conséquences à comprendre. Il possède bien les éléments indispensables, assez complets pour un enfant, mais incapables de satisfaire l’esprit d’un homme ; il ignore les extensions, les compléments, les causes, les origines et les conséquences. Il a reçu sous le rapport religieux, qu’on me pardonne l’expression, une nourriture légère, qui suffisait à ses jeunes années ; mais il lui faut maintenant une nourriture plus solide, propre à maintenir sa vie religieuse. C’est ainsi que la nourriture du corps a besoin d’être plus forte et plus généreuse au fur et à mesure que l’enfant grandit.

Il ne faut jamais ignorer les sages préceptes des maîtres de l’éducation, quand on traite ce sujet délicat et vital.

Le Pape Clément XIV disait : « On devient tout ou rien, suivant l’éducation que l’on reçoit. » Ce qui veut dire que l’on reste chrétien, si l’on reçoit une éducation chrétienne, et que l’on devient impie, si l’on reçoit une instruction impie.

Guizot, qui était généralement aux antipodes des doctrines religieuses et philosophiques de ce Pape, était bien forcé d’arriver, pratiquement, aux mêmes conclusions ; car ce protestant français, était forcé de dire : « La base la plus inébranlable de l’ordre social est l’éducation morale de la jeunesse. »

D’ailleurs, les connaissances de la religion sont susceptibles de