Page:Pellerin - Le Bouquet inutile, 1923.djvu/161

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Aux aurores de Macédoine
Où glissait l’auto de Sarrail,
Que l’adjudant cherche un idoine
À la pose d’un nouveau rail.
Reviens au square de Laborde
Émouvoir ton sein qui déborde
Selon mon rêve de Corfou.
En mutilant un chant d’Église
Le rémouleur immobilise
La moitié d’un cycliste fou.

J’ai pleuré par les nuits livides
Et de chaudes nuits m’ont pleuré.
J’ai pleuré sur des hommes vides
À jamais d’un nom préféré.
Froides horreurs que rien n’efface !
La terre écarte de sa face
Ses longs cheveux indifférents,
Notre vieux monde persévère.
Douze sous pour un petit verre !
Combien va-t-on payer les grands ?