Page:Pellerin - Le Bouquet inutile, 1923.djvu/179

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Silence. Les dernières rames
Impatientes aux arrêts
Vont porter les dernières dames
Au terminus de Champerret.
Armistice des porcelaines.
La vitre a mangé nos haleines
En face, les époux vantés
Opposant leurs ventres convexes
Tentent d’utiliser leurs sexes
Aux yeux d’un Greuze épouvanté.

Aimer. Tu seras dévêtue,
J’aurai quitté mon pyjama.
Il faudra que je m’évertue,
Non. Je pars pour Yokohama.
Le charbon devient maritime
Et le large fauteuil intime,
Où va chatoyer ton crépon,
Sent qu’en son cuir se cristallise,
Soudain, l’âme d’une valise
Dans les cahots d’un entrepont.