Page:Pellerin - Le Copiste indiscret, Albin Michel.djvu/127

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Et je me suis saoulé de la ville conquise,
Des vitrines, miroir paré comme un étang,
Du pavé savoureux où, confiture exquise
Et fraîche, un écrasé joyeux parfois s’étend.
 
Je sais les pastels mous sur les quais en délire,
La poubelle accroupie et brûlant ses parfums.
L’immeuble de carton vibrant comme une lyre
Pleurant à mon galop tous ses rêves défunts.

J’ai suivi librement vos chaînes d’émeraudes,
Baisers phosphorescents, lampadaires à arc,
Peignoirs éclos d’amour devant les maisons chaudes,
Somnolence viride et revêche du parc.

Et moi, l’autobus G, au vilebrequin ivre,
Avaleur de refuge et peigneur de trolleys,
Plus affamé d’essence et d’azur qu’une guivre,
Raclant mes garde-boue au ventre des palais,