noir de l’incendie ; il s’excusa de ne pouvoir serrer la main de son chef. « Non, vous n’êtes pas sale », dit M. Ansart, et il prit les deux mains du concierge en disant : « Je vous reverrai. »
Puis il se dirigea vers son appartement, 40, quai des Orfèvres. C’est alors qu’il aperçut l’homme de peine Villain, en train de travailler aux pompes pour éteindre l’incendie. Il le fit aussitôt arrêter par deux pompiers, en ordonnant qu’on le conduisît à la cour martiale du Châtelet. (Dépositions de MM. Ansart, Charvet, etc.)
Que se passa-t-il ensuite ? Les pompiers remirent-ils, comme le dit Charvet dans sa déposition, le prisonnier au brigadier-chef Péréal ? Ce dernier le nie. D’après la plaidoirie de Me Delattre, ce serait l’officier de paix Dufour qui aurait conduit Villain devant le tribunal. Dufour prétend, au contraire, dans sa déposition, être arrivé trop tard, mais il avoue qu’il allait au Châtelet pour « faire connaître la nature des accusations portées contre Villain ». On envoyait donc un accusateur, après avoir envoyé un prisonnier.
En tout cas, Villain fut condamné pour « vol et incendie ». Qui transmit la dénonciation ? Pourquoi et comment le vol vint-il s’ajouter en route à l’accusation (déjà absurde) d’incendie ? C’est ce que l’on ne dit pas assurément, on ne peut pas attribuer ces inventions aux deux pompiers qui venaient de voir Villain travailler à leur côté, et qui ne pouvaient rien savoir que ce que M. Ansart leur avait dit.
Villain a péri à la caserne Lobau.
Maintenant, pourquoi M. Ansart l’a-t-il fait arrêter ? C’est ce qui reste inexpliqué.
M. Ansart dit dans sa déposition :
« Je pris des renseignements pour savoir qui avait allumé l’incendie : on me répondit que c’était Villain. »