« On conduisait à Satory un convoi de pompiers.
» Le bruit s’était aussitôt accrédité dans la foule accourue sur leur passage que ces malheureux avaient allumé ou attisé des incendies qu’ils sont chargés d’éteindre.
» La malédiction et les cris de fureur sortaient de mille voix irritées ; les soldats de l’escorte avaient quelque peine à préserver les captifs des outrages et des mauvais traitements des spectateurs.
» Dans la bagarre, un des malheureux ayant paru sortir ou peut-être étant sorti de son rang, fut signalé aux soldats comme un fuyard et reçut un coup de pointe qui le fit tomber à la renverse…
» Une heure plus tard, ces mêmes pompiers reconnus innocents avaient été élargis… »
Le Times du 29 mai, dans une correspondance du 25, raconte l’épisode suivant :
« À la suite d’un long convoi de gardes nationaux, d’ouvriers et de femmes, venait une charrette où étaient couchés quelques blessés. Devant était assis un homme aux traits énergiques, nez aquilin, les yeux hardis et provocants, la barbe noire… c’était un des chefs de l’insurrection (?)… Il était habillé d’une jaquette de velours noir… il souriait aux insultes et défiait la foule furieuse. Une belle jeune demoiselle, avec la figure la plus jolie, le frappa de son ombrelle… Celui-ci répondit : « Vous êtes braves, parce que je suis prisonnier : si j’étais libre, pas un de vous n’oserait me regarder en face. » Je crus un instant qu’il serait arraché de la voiture. La foule avait passé à travers la ligne de l’escorte. Il fallut des coups de plat de sabre pour lui faire lâcher prise. »
Plusieurs journaux, entre autres la Liberté du 27 et le Gaulois du 26, parlent d’un chirurgien-major prison-