Versailles… Les soldats tirèrent sur la foule, et tuèrent environ trois cents prisonniers. »
Le Siècle dit de son côté :
« Versailles, 28 mai. — Vers quatre heures du matin, il s’est produit un nouveau soulèvement parmi les prisonniers à Satory qu’on évalue à huit cents. Il y a eu plusieurs décharges de mitrailleuses. »
À la date de la veille, 27, le Siècle disait aussi :
« Avant-hier il y a une tentative de révolte. Les soldats commencèrent par viser les plus mutins ; mais comme ce procédé ne paraissait pas suffisamment expéditif, on fit avancer deux mitrailleuses qui tirèrent dans le tas. »
Le Soir du 25 disait déjà :
« Neuf prisonniers sont morts cette nuit des suites de leurs blessures, de leur état d’ivresse ou de leurs fatigues. Il en était mort onze la nuit précédente. Tout homme qui tente de s’évader est fusillé sur place. »
Le Times du 31 fait une longue description de Satory :
« Des trous sont pratiqués dans les murailles, dans les murs d’enceinte pour laisser passer la gueule des canons chargés à mitraille… L’autre jour, un des prisonniers s’est approché de l’une des embrasures et a persisté à vouloir regarder au travers. La sentinelle, après trois avertissements, lui a fait sauter la cervelle… la victime avait évidemment cherché la mort… Au dehors du mur de clôture, il y a une double ligne de gendarmes dont les rangs s’épaississent en face des écuries. Le plus léger symptôme d’indifférence suffit pour provoquer une répression sommaire qui n’est autre que la mort. »
Plus tard, alors que l’on avait évacué les prisonniers sur les pontons, quelques prisonniers seulement occu-