Les a-t-on portés au Père-Lachaise ? M. Ducamp n’y compte que 878 cadavres.
Les a-t-on répandus dans le quartier ? Cela est peu vraisemblable, et, d’ailleurs, M. Ducamp ne compte que 998 corps exhumés sur les points les plus divers.
La vérité, c’est que la Roquette seule rendit plus de cadavres que M. Ducamp n’en compte pour les quatre arrondissements les plus éprouvés.
Ces quatre arrondissements étaient très peuplés. Et c’est là que la boucherie atteignit ses plus vastes proportions. Certains quartiers étaient déserts ! — Sur les six arrondissements de la rive gauche, trois furent relativement peu éprouvés (VIe, VIIe XVe). — Les deux derniers furent pris des premiers ; le VIe et le VIIe étaient, en outre, conservateurs. Trois autres furent couverts de cadavres, il est vrai ; mais ils ont relativement peu d’importance pour leur population (surtout les XIIIe et XIVe). Eh bien ! M. Ducamp trouve là 2,510 morts, plus que dans le quartier précédent ; beaucoup plus que le tiers du total ; en sorte que, proportionnellement, la rive gauche aurait été beaucoup plus rigoureusement traitée que la rive droite, avec les Batignolles, Montmartre, Belleville, le faubourg Saint-Antoine, etc.
Cela suffirait à prouver que les chiffres de M. Maxime Ducamp n’ont aucun caractère sérieux. Cherchons le chiffre réel des morts, d’après des renseignements moins fantaisistes et avec une critique plus sévère. Voyons d’abord ce qu’il est entré de cadavres dans les cimetières.
Nous n’avons pas été chercher nos renseignements à l’administration centrale. D’abord, nous n’avons pas l’ambition démesurée d’avoir les mêmes privilèges que M. Maxime Ducamp. Et puis, tout le monde sait que l’administration a fait de tout temps les plus grands