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voici au 9 thermidor, fin de la Terreur. Le chiffre des victimes est de 2,625.

Pas tout à fait le chiffre du Châtelet en six jours. J’ajoute les 1,368 morts de septembre 92 (d’après les royalistes). La Révolution, dans cet espace de deux ans, si énorme en de pareils temps, n’a pas fait dans Paris quatre mille victimes ; le septième de ce que la victoire de 1871 a fait en une semaine.

Dans Paris, soit ; mais la terreur s’étendit à toute la France. — D’accord, mais comment comparer la répression de la Commune seule, aux répressions accumulées de tant d’insurrections diverses : insurrections de Lyon, d’Avignon, de Marseille, de Toulon, de Vendée ? Et dans le soulèvement de Paris, en 1871, la douleur patriotique de la capitulation joua assurément un rôle : les insurgés royalistes de l’Ouest appelaient l’étranger, ceux du Midi lui livraient Toulon. Et puis, est-il raisonnable de comparer une seule répression, dans une seule ville, avec des événements non seulement répartis à des intervalles de deux ans, mais encore disséminés sur tout le territoire français ?

N’importe, faisons la comparaison : prenons Carrier à Nantes : c’est la page la plus atroce de la Terreur. Quel est le chiffre des noyades ? M. Thiers, dans son Histoire de la Révolution (avant les recherches qui ont éclairci tous les événements de cette période) donnait un chiffre énorme, impossible : 4,000 ou 5,000. M. Michelet dit : « On peut noter 7 noyades ; rien de certain au delà… Combien de noyés ? de 2,000 à 2,800 peut-être. » Eh bien ! prenons le chiffre énormément exagéré de M. Thiers : prenons 4,000.

Ajoutons-y les 1,684 « guillotinés, fusillés et mitraillés à Lyon », toujours d’après M. Thiers, les 200 habitants de Toulon fusillés (Thiers), les 200 condamnés au tribu-