par les obstacles qu’elles rencontraient, les têtes de colonne des généraux Douay et Ladmirault, leurs états-majors et leur artillerie se présentèrent sur la place du Trocadéro. Il résultat de cet encombrement inopiné une certaine confusion qui dura jusqu’après le passage des troupes, et qui aurait pu avoir de sérieux inconvénients. »
On fait sonner bien haut les barricades que les troupes enlevèrent à partir du lundi. Il faut savoir ce qu’étaient ces barricades : à part quatre ou cinq faciles à tourner, elles ne ressemblaient en rien aux barricades énormes de 1848. Elles se composaient de quelques pavés amoncelés à hauteur d’homme. Le chiffre de leurs défenseurs était le plus souvent dérisoire. Dès l’entrée des troupes, les fédérés s’étaient dispersés dans tout Paris ; la plupart, découragés, renonçaient à la lutte ; il ne restait plus, pour défendre la Commune, qu’une poignée d’hommes résolus, éparse. Je cite encore M. Maxime Ducamp, qui n’est pas suspect de vouloir diminuer le mérite de la victoire. Rue de Châteaudun, cinq hommes arrêtèrent la ligne tout un jour. À l’angle de la rue et du boulevard des Capucines, un seul homme combattait avec six fusils. Et la troupe attendit pour s’emparer de la barricade, non seulement qu’il ait bien voulu s’en aller après avoir épuisé ses munitions, mais encore qu’un gardien du Crédit foncier, traversant la rue au péril de sa vie, ait fait signe aux soldats d’approcher (M. Ducamp : Convulsions de Paris). Tous les témoins du combat pourraient citer des exemples analogues.
Une telle prudence n’est naturelle ni aux soldats, ni aux officiers français. Il y avait là un système, imposé par des ordres formels du commandement. On faisait épuiser aux barricades leurs munitions. C’est aussi le