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plusieurs billets de cent francs. M. Garcin ne parle pas de ce détail.

Or, je lis dans la Patrie du 29 :

« Billioray n’a pas été fusillé à l’École militaire… Le joueur de vielle a été pris et fusillé au Point-du-Jour… Il s’est roulé devant le peloton d’exécution en demandant grâce… On a dû l’attacher à une chaise et l’achever ainsi. »

Je lis dans le Bien public du 27 mai :

« Quant au citoyen Billioray, pris les armes à la main, il a été conduit à l’École militaire. Toute force l’avait abandonné. Il ne criait pas grâce, mais il ne pouvait se tenir ; on a dû l’asseoir sur une chaise pour le fusiller…

Le Moniteur universel du 27 mai, cité par M. Fiaux, publie les mêmes détails.

Maintenant, je reprends la déposition de M. Garcin.

« L’autre Billioray a été arrêté au Luxembourg… Il fut arrêté par un commissaire de police… le commissaire m’avait prévenu qu’il était certain que c’était Billioray, car c’était la sœur de ce dernier qui le lui avait livré… Je lui ai dit : « Vous êtes Billioray. » Il y avait là le prévot du 2e corps et un autre officier de gendarmerie. Je lui dis : « C’est inutile de nier, vous êtes Billioray… — Vous vous trompez, voici mes papiers, je ne suis pas Billioray. » Le commissaire de police me dit : Voulez-vous que je fasse venir la sœur ? À ce moment, cet homme commença à pâlir un peu. Je lui dis : « Tout à l’heure, votre sœur et vos parents vont arriver : dès qu’ils auront constaté que vous êtes bien Billioray, vous serez fusillé cinq minutes après ; réfléchissez ; si au contraire vous avouez votre identité, vous aurez le bénéfice d’un jugement, les juges décideront. »

» Il changea de système de défense en disant :

« Mais votre gouvernement a assuré que Billioray