Page:Pelletan - Le Comité central et la Commune.djvu/12

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ternationaux, organisent un grand complot, dont le comité central est le nœud : au 18 Mars, ils donnent le signal de l'action, renversent le gouvernement, et s’emparent du pouvoir, en terrorisant le Paris honnête et bourgeois. Alors, ces chefs, trop obéis, donnent carrière à leurs détestables instincts, essayent de réaliser les doctrines communistes, et commandent l’assassinat, le pillage et l’incendie, comme jadis le vieux de la Montagne, jusqu’au jour où ils succombent, vaincus par le pouvoir légal, qui, modéré dans sa victoire, se contente de soumettre ses ennemis aux tribunaux réguliers.

Tout, dans cet enchaînement des faits, devient prémédité, organisé, discipliné. L’« armée du désordre » manœuvre sous ses généraux comme une troupe prussienne. Nos désastres et les souffrances du siège ne figurent dans le récit que comme les auxiliaires occasionnels des conjurés. Il semble que la moitié de Paris ait été peuplée de Thugs occidentaux, rêvant depuis longtemps d’immoler d’énormes hécatombes au Shiva de l’Internationale, et ayant enfin rencontré des circonstances propices.

Il est curieux de remarquer les progrès de cette légende, car c’en est une véritable. C’est ainsi qu’on appréciait les faits, à Versailles, en 1871, au mois d’avril et au mois de mai. Mais il s’en fallait bien que le reste de la France partageât cette opinion. La plupart des adversaires de la Commune, dans la capitale, la majeure portion du parti républicain, en province, professaient à ce moment les idées qui furent celles de la Ligue d’union pour les droits de Paris, et qu’exprimèrent à maintes reprises les délégués des conseils municipaux. Les « conciliateurs » de toute