Page:Pelletan - Le Comité central et la Commune.djvu/191

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sont disparues ; le pays est tranquille ; la loi est respectée partout : quatre ans d’épreuves ont donné la mesure et la patience du pays : les meneurs les plus hardis du parti de la peur n’osent plus prononcer le mot de péril social. Il ne nous reste pour souvenirs de la dernière période de nos malheurs que la loi d’exception, qui pèse encore sur les accusés de l’insurrection, et la détention des condamnés à la Nouvelle-Calédonie.

Dans la France rassérénée, la répression avec un cortège de tribunaux extraordinaires, — a perpétué, il faut bien le dire, — quelque chose de la guerre civile écrasée depuis sept ans.

C’est cette dernière souche des discordes civiles qu’il faut extirper par l’amnistie.

Il y a là une évidence que tout le monde sent tellement, que tout le monde reconnaît également la nécessité des mesures d’apaisement : les orateurs les plus modérés, parlant au nom de la majorité républicaine, l’ex-président de la République, dans une lettre rendue publique, le président du conseil, à la tribune, jusqu’à la droite du Sénat, par l’organe de M. Paris. Mais quand on en vient aux actes, c’est à qui éludera, par des mesures dérisoires, toute d’apparence, et sans effet réel, la nécessité qu’on ne conteste point : comme si les mots de grâce et de pardon, étaient condamnés, quand il s’agit de la Commune, à n’avoir jamais qu’un sens tristement comique !

Il me semble que le grand obstacle au succès de toute idée sérieuse d’apaisement, est dans les erreurs répandues au sujet de l’histoire de la Commune.

La plus grave et la plus répandue de ces erreurs, c’est que la Commune, au lieu d’être, comme l’a dit