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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/115

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en russie communiste

quand nous avons du bois. Parfois il y a, dans cette salle, plusieurs degrés au-dessous de zéro : impossible de travailler. J’ai voulu faire, l’hiver dernier, l’expérience du sodium sur l’eau ; l’eau a gelé subitement dans le récipient.

Dans le laboratoire de recherches, une dizaine de chimistes, jeunes gens et jeunes filles, travaillent ; il reste encore des produits du stock d’avant-guerre. J’adore la chimie et je resterais volontiers là, dans ce laboratoire. Mais les conditions de la vie matérielle sont trop dures, je sais que je ne pourrai pas m’adapter surtout au terrible hiver.

Nous passons au laboratoire de chimie élémentaire, il est vide : « À la rentrée, me dit mon guide, il sera rempli d’élèves. Ce sont des ouvriers, ils travaillent durant la première partie de la journée et viennent à l’Université de 4 heures à 8 heures du soir. Aucun diplôme n’est exigé pour l’inscription : il faut seulement savoir lire, écrire et les quatre règles de l’arithmétique. À force de travail, les jeunes élèves intelligents arrivent à se mettre au niveau de l’enseignement supérieur, mais la majorité se décourage, elle ne va pas jusqu’au bout. »

Pour ces jeunes gens, la Révolution aura été un grand bienfait. Sans elle, ils fussent restés dans les ténèbres, travaillant toute leur vie à un métier de manœuvre, sans joie intellectuelle, livrés aux seuls plaisirs de la vie animale. Grâce au commu-