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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/125

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en russie communiste

Devant cet échec, on a prolongé le stage qui varie maintenant de six mois à deux ans et même davantage.

L’institution est un internat ; la durée obligatoire du travail est de huit heures par jour. Les étudiants sont nourris, logés, habillés et instruits aux frais de l’État, on leur donne même, chaque mois, une petite somme. Ils apprennent les langues étrangères, les mathématiques, les sciences physiques et naturelles, l’économie politique, le dessin, le chant. À l’Université est annexée une école de journalisme.

J’assiste quelques minutes au cours d’économie politique. Deux cent cinquante étudiants environ sont là. La plupart sont très mal habillés et encore plus mal chaussés. Certains portent des lapkis, sortes d’espadrilles en osier de façon très grossière. Mais les figures sont éveillées, les yeux intelligents. En dépit de leur extérieur misérable on sait que ces jeunes gens ont été transformés par la culture intellectuelle.

Le bâtiment d’en face est consacré au logement des élèves. Les chambres sont proprement tenues, mais incroyablement pauvres : lits bas en bois blanc, tables et chaises grossières, un tableau noir pour les calculs, pas de bibliothèque. Et quatre étudiants habitent la même pièce.

Les étudiantes arrangent plus coquettement leur logis. Au mur, elles mettent des photographies.