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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/14

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mon voyage aventureux

le simple sauf-conduit qui donne accès dans les régions occupées. Je résolus donc d’adopter les voies illégales.

Je m’adressai d’abord aux camarades, mais je n’obtins pas l’accueil que je me croyais en droit d’attendre. Chez nous comme partout, les questions de personnes, les rivalités, etc., priment de beaucoup les idées. Je ne pensais pas que pour aller en Russie, il me faille la permission de qui que ce soit ; n’étais-je pas libre d’aller là aussi bien qu’ailleurs.

Puisque les camarades refusaient de m’aider, je comptais me passer d’eux, comme du Gouvernement.

J’avais plusieurs moyens de sortir de France, je choisis la frontière suisse. À Bâle, les frontières franco-suisse et suisse allemande, sont très près l’une de l’autre ; j’espérai donc réussir plus rapidement de ce côté.

Des camarades m’avaient fortement conseillé d’entourer mon départ de précautions pour éviter d’être arrêtée à la frontière. J’étais bien tranquille, personne que moi, à Paris, ne connaissait l’endroit où j’avais résolu de passer. Néanmoins, pour donner à mon départ des apparences normales, je déclarai, dans ma maison, que j’allais en Bretagne pour les vacances ; on était à la fin de juillet c’était tout naturel.

Poussant les précautions à l’extrême, je me di-