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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/223

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en russie communiste

Mais bien entendu les inégalités nécessaires ne doivent pas être par trop grandes. Même au dernier échelon social, le manœuvre doit avoir une vie acceptable, des heures de travail réduites, un salaire suffisant pour permettre un logement spacieux et sain, une nourriture suffisante, des vêtements confortables ; et même une culture intellectuelle relativement élevée.

Ce dernier vœu peut à première vue paraître utopique, puisque en l’occurrence ces « manœuvres » seraient pris parmi les moins intelligents. En réalité, lorsque la société aura organisé sérieusement l’éducation, les moins intelligents recevront quand même une certaine culture. Les enfants d’intelligence inférieure, dans la bourgeoisie actuelle, arrivent, grâce aux efforts de leurs parents, à une culture convenable. Ce que font aujourd’hui les familles riches pour leurs enfants disgraciés, la Société devra le faire.

Le système du paioc ne m’a pas paru donner de bons résultats : il est trop rigide et quand la répartition est mal organisée, il y a des effets désastreux.

Rien ne peut remplacer la monnaie. Avec l’argent l’individu est libre de vivre à sa guise, il dépense pour ce qui lui plaît, se restreint pour ce qui lui plaît moins.

L’argent a le grave défaut de conduire à la thésaurisation et au capitalisme. Mais cet inconvé-