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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/35

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en russie communiste

commencent. Qui je suis ? De quel pays ? Je parais très fatiguée, pourquoi ? Comment il se fait que mes vêtements soient mouillés etc., etc. Je suis très embarrassée et je réponds au hasard que je m’appelle Rosenblum et que je suis Russe ; j’ajoute que je suis médecin, pensant contenir par le respect ces prolétaires de l’art médical. Mais je n’ai fait que déchaîner leur curiosité. Ah ! je suis docteur et Russe ; alors je vais en Russie, je suis de la Croix Rouge qui va soigner le choléra. Je réponds oui ; tout le monde, personnel et clientes, entoure mon lit où je suis en fâcheuse posture. Enfin, c’est fini ; j’ai hâte de fuir et je m’habille si rapidement que j’oublie de mettre ma chemise ; elle reste à l’établissement.

Je m’ennuie beaucoup, pas de journaux français, pas de livres. L’hôtel me pèse, je m’y sens observée et n’y reste que pour dormir. Du matin au soir, j’erre dans les rues, entrant pour me reposer dans les « conditorei-cafés » le jour, dans les cinémas le soir. L’organisation se charge bien de me faire partir en Russie, mais pas de me faire passer le temps agréablement à Berlin. Il faudrait avoir des relations et je ne connais pas un chat. Le « chef » a ordonné au « disciple », le jeune homme dont j’ai parlé de me faire faire un tour d’une heure en fiacre : c’est déjà très beau. Je vois ainsi le château, Unter den Linden ; le jeune homme me montre l’endroit où Liebknecht est