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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/38

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mon voyage aventureux

comme moi, illumine mes carreaux et personne ne vient me ravir ma liberté.

Le « chef » m’annonce que je vais partir, mais que je serai « illégale », c’est-à-dire sans passeport. « On est mal avec les États-tampons, explique-t-il, les passeports sont très difficiles à obtenir ».

Je tremble intérieurement à cette décision ; mais comment avouer la peur dans un pareil milieu ? Je m’efforce donc de ne rien laisser paraître de l’émotion qui m’agite.

Décidément on a confiance en moi, on me donne deux mille marks avec lesquels je dois acheter des médicaments pour la Russie. Afin de faciliter les achats on me donne le jeune « disciple ». — « Vous en avez une chance ! fait-il en chemin. Il y en a qui attendent un mois ici et vous partez au bout de six jours ». Il me regarde avec admiration : « Illégale ! »

Une phrase du « Petit Duc » me chante :

Vraiment c’est bien joli la guerre
C’est si amusant le danger.

Tout de même malgré le plaisir incontestable du risque je préférerais ne pas être illégale et voyager confortablement avec un passeport.

L’achat des médicaments est difficile. Mon guide sait l’allemand, mais il ne connaît pas les termes de médecine. Je désire joindre à la pharmacie