compagnons sont dans la cuisine et n’ont pas entendu. Leur dire, à quoi bon, leur terreur ne ferait qu’augmenter la mienne.
Trois jours passent, la police ne vient pas.
Le quatrième jour, un « camarade » entre en coup de vent ; il nous annonce comme imminente, l’arrivée des policiers et nous fourre à la hâte dans la chambre à coucher. Je suis assise près de la fenêtre et je vois un agent en uniforme qui s’approche de la maison, le camarade se joint à nous ; la femme va ouvrir.
Minutes d’angoisse ! Je tiens à la main deux cents marks pour essayer de corrompre l’homme. Je l’entends qui parle avec la femme dans la cuisine ; puis tous deux passent dans la grande chambre. On entend le bruit de leurs voix pendant dix grandes minutes. Enfin, l’homme quitte la maison ; il n’a pas eu l’idée de regarder dans la chambre à coucher qui n’est pas fermée.
Sauvés ! Est-ce possible ?
Mais il faut fuir immédiatement ; on me jette un châle sur la tête et on m’entraîne à quelques cents mètres, dans une autre maison. Les Italiens sont emmenés ailleurs.
La maison est plus petite que celle que je viens de quitter. Elle n’a que deux pièces : la cuisine, où la famille se tient pendant le jour et la chambre à coucher, meublée de lits de fer sans draps,