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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/87

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en russie communiste

Encore un arrêt ; cette fois, il est sérieusement question de nous changer de wagon ; serait-ce enfin le wagon diplomatique ?

Non, ce n’est qu’un wagon de troisième en très mauvais état. Et on a failli nous l’interdire parce que les « papiers » n’étaient pas prêts. Je manifestais l’intention d’y monter quand même, quitte à abandonner ma pauvre valise ; on se récria contre une pareille indiscipline.

Enfin, voilà les papiers. Quels papiers ? Mystère. Tout est mystérieux pour moi depuis que j’ai quitté X… Quand je demande un renseignement, on ne me répond pas autrement que par un regard de dédain qui s’adresse, je crois, à mon sexe.

Nous sommes en règle ; allons, tant mieux, et je finis par croire que j’ai de la chance, car le train part. Encore cinq minutes et nous restions là, jusqu’à quand.

Tout délabré qu’il soit, ce wagon est superbe en comparaison de l’autre. Il est aménagé à la russe ; pas une place de perdue tant dans la troisième dimension que dans les deux autres.

Partout des planches, repliées le jour et qui, relevées la nuit, deviennent des lits, durs à la vérité, mais quand même confortables, car on peut s’étendre. Il y a deux planches dans la hauteur du wagon, ce qui fait avec la banquette, trois lits. Mêmes dispositions dans le couloir ; en