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Page:Pelletier - Oeuvres diverses.pdf/35

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L’hôpital est aujourd’hui le séjour des malades pauvres, c’est pourquoi il est si mauvais. Dans la société future, il sera un service public dont ou profitera comme on profite de la poste, des chemins de fer etc… Tout le monde ira pour se faire soigner, pour se faire opérer, pour accoucher.

Les soins donnés dans la famille sont toujours défectueux, sauf pour les personnes très riches. Les parents ignorent tout de l’hygiène, de l’antiseptie, ils ne comprennent pas les raisons qui guident les médecins et tiennent peu compte de leurs avis. Si la maladie est contagieuse des familles, des maisons sont contaminées. Si la maladie est longue, les parents se lassent ; beaucoup plus souvent qu’on ne pourrait croire, ils désirent la mort du malade au lieu de la redouter.

À l’hôpital, le malade ne gêne personne ; tout y peut être mis en œuvre pour sauver sa vie ; pour lui faire recouvrer la santé.

Les grandes salles des hôpitaux actuels sont un reste de barbarie. Le malade, déjà inquiet de son propre sort doit assister à l’agonie et à la mort du voisin, il faut l’universel égoïsme avec le découragement profond pour que les hospitalisés ne meurent pas d’émotion ; surtout ceux qui gravement atteints, ont toutes raisons de penser que le destin terrible de leur camarade sera bientôt le leur. Les vastes dortoirs sont un vestige des siècles passés où l’on mettait jusqu’à six malades à croupir dans le même lit.

La promiscuité favorise la contagion, à tel point que certains malades, entrés à l’hôpital pour une affection bénigne, en contractent une grave et meurent.

L’hôpital de la société future ressemblera aux maisons de santé bien tenues que notre régime ploutocratique