glants, les mains de même, le flanc percé, et les côtes écorchées de coups de fouet. Eh, bon Dieu ! lui dis-je, est-il possible qu’un juste, un sage soit dans cet état ? Est-ce aussi par des prêtres et par des juges que vous avez été assassiné si cruellement ?
Il me répondit ouï avec beaucoup d’affabilité.
Et qui étaient donc ces monstres ?
« C’étaient des hypocrites. »
Vous voulûtes donc leur enseigner une nouvelle religion ?
« Point du tout ; je leur disais simplement : Aimez Dieu de tout votre cœur, et votre prochain comme vous-même, car c’est là tout l’homme. »
Pourquoi donc vous ont-ils mis dans l’état où je vous vois ?… Ne dîtes-vous, ne fîtes-vous rien qui pût leur servir de prétexte ?
« Tout sert de prétexte aux méchants. »
Ne leur dîtes-vous pas une fois que vous étiez venu apporter le glaive et non la paix ?
« C’est une erreur de copiste ; je leur dis que j’apportais la paix et non le glaive. Je n’ai jamais rien écrit ; on a pu changer ce que j’avais dit sans mauvaise intention. »
Vous n’avez contribué en rien par vos discours, ou mal rendus, ou mal interprétés, à ces monceaux affreux d’ossements que j’ai vus sur ma route en venant vous consulter ?
« Je n’ai vu qu’avec horreur ceux qui se sont rendus coupables de tous ces meurtres. »
Et ces monuments de puissance et de richesse, d’orgueil et d’avarice, ces trésors, que j’ai vus accumulés sur la route, viennent-ils de vous ?
« Cela est impossible ; j’ai vécu, moi et les miens,