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CHAPITRE IV

LA CRITIQUE

Vers 1875 ou 1880, l’influence dominante dans la critique était celle de Taine. Rappelons brièvement les traits essentiels de sa philosophie générale, en tant qu’elle s’applique aux œuvres d’art.

Taine part de ce principe, qu’il n’y a aucune difî’érence de nature entre le monde physique et le monde moral : les phénomènes moraux, qui, plus complexes, plus délicats, se laissent moins facilement observer et classer, sont soumis au déterminisme tout aussi bien que les phénomènes physiques. L’histoire humaine rentre dans l’histoire naturelle et doit, par suite, en pratiquer la méthode. Or, si l’homme est un animal qui fait des poèmes de la même manière que les abeilles font leur ruche ou les oiseaux leur nid, l’œuvre d’art ne nous apparaît plus comme je ne sais quel jeu fortuit de l’imagination, mais comme le produit de certains facteurs.

Parmi les lois auxquelles l’homme est assujetti, il y en a deux capitales, d’où procède tout le système