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POLITIQUE

exhale » (Dict. phil., Enterrement, XXIX, 123). Transférons les cimetières dans la campagne. Si l’on débarrasse nos villes des immondices en les portant à une lieue, comment souffre-t-on que les morts y tuent les vivants[1] ?

Les maisons de Paris manquent d’eau. Nous n’avons-presque pas de fontaines publiques ; nous avons des carrefours au lieu de places, des marchés incommodes et malpropres, des théâtres mal aménagés où l’on entre avec peine, d’où l’on sort avec plus de peine encore. C’est une honte, et c’est aussi une cause permanente de maladies ou d’accidents.

Ne trouvera-t-on pas d’argent pour assainir Paris, pour le rendre plus propre et plus beau ? On en trouve toujours quand il s’agit de lever des armées ou de faire des dépenses inutiles. Le corps de ville devrait, pour ces réformes indispensables, obtenir de mettre une taxe modérée et proportionnelle sur les habitants, sur les maisons, ou sur les denrées[2].

Voltaire ne se préoccupe pas moins de l’assistance publique que de l’hygiène. D’abord, il demande qu’on interdise la mendicité ; trop de gens vivent de leur paresse et de leur gueuserie. Cet abus n’existe pas en Hollande, en Suède, en Danemark, pas même en Pologne. Il faut, en France aussi, punir sans pitié les mendiants de profession qui se font craindre et donner aux autres du travail. Nous avons sans doute quelques instituts fondés par les ordres religieux

  1. Dict. phil., Chemins. XXVIII, 31, 32, Enterrement, XXIX, 123 ; Préface de Catherine Vadé, XIV, 24, 25 ; Lettre à M. Paulet, 22 avr. 1768, etc.
  2. Lettre à M. Deparcieux, 17 juil. 1767 ; Ce qu’on ne fait pas, XXXVIII, 518,519 ; Des Embellissements de Paris, XXXIX, 99 sqq. ; Des Embellissements de Cachemire, id., 350 sqq.