Voici la première, telle qu’il l’expose dans son Traité de Métaphysique : « J’existe, donc quelque chose existe. Si quelque chose existe, quelque chose a donc existé de toute éternité, car ce qui est, ou est par lui-même ou a reçu son être d’un autre. S’il est par lui-même, il est nécessairement, il a toujours été nécessairement, et c’est Dieu ; s’il a reçu son être d’un autre, et ce second d’un troisième, celui dont ce dernier a reçu son être doit nécessairement être Dieu (XXXVII, 285). Cette preuve, répétée dans le Dictionnaire philosophique à l’article Dieu[1] et à l’article Ignorance[2], Voltaire l’appelle, dans l’Homélie sur l’Athéisme, un élancement divin de la raison ; et, déclarant que « rien n’est plus grand », que « rien n’est plus simple », il l’égale aux théorèmes de l’arithmétique ou de la géométrie[3].
Cependant, quelque forte que lui semble la preuve métaphysique, il y préfère encore la preuve physique.
Certains philosophes la méprisent. Mais pourquoi ? parce qu’elle est trop sensible[4]. « Rien, dit-il dans le Philosophe ignorant, n’ébranle en moi cet axiome : Tout ouvrage démontre un ouvrier » (XLII, 554)[5]. Quand il n’allègue pas des considérations sociales, c’est toujours la preuve physique dont il se sert contre les athées. Mais à Pascal lui-même, qui l’infirme, il rappelle le texte de l’Écriture : Caeli enarrant gloriam