Page:Pensées de Gustave Flaubert 1915.djvu/12

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pagne, il est sur ma table, dans mon sac de voyage, je l’ouvre souvent, et une phrase, un mot suffit à faire apparaître la grande silhouette aimée de mon oncle ; je revois un de ses gestes habituels, une expression oubliée, j’entends sa voix comme s’il vivait encore…

Or, d’autres ainsi que moi ont eu le désir de faire un choix dans les lettres de Gustave Flaubert ; j’ai refusé jalousement de leur en accorder l’autorisation, voulant être sinon la seule, au moins la première à m’occuper de ce travail. D’ailleurs, il existe, ce choix ; mon petit cahier est là qui l’a commencé, et après l’avoir considérablement augmenté, c’est lui que je publie.

J’avais d’abord fait un classement arbitraire, rapprochant les mêmes sujets les uns des autres ; puis il m’a semblé qu’une certaine monotonie se dégageait d’un assemblage ainsi compris, et j’en suis arrivée à un mélange absolu en