Page:Pensées de Gustave Flaubert 1915.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

permettre une critique ; mais je trouve, intérieurement, que les dieux vieillissent.

Un bon sujet de roman est celui qui vient tout d’une pièce, d’un seul jet. C’est une idée mère d’où toutes les autres découlent. On n’est pas du tout libre d’écrire telle ou telle chose. On ne choisit pas son sujet. Voilà ce que le public et les critiques ne comprennent pas. Le secret des chefs-d’œuvre est là, dans la concordance du sujet et du tempérament de l’auteur.

Expliquer le mal par le péché originel, c’est ne rien expliquer du tout. La recherche de la cause est antiphilosophique, antiscientifique et les religions en cela me déplaisent encore plus que les philosophies, puisqu’elles affirment la connaître. Que ce soit un besoin du cœur, d’accord. C’est ce besoin-là qui est respectable, et non des dogmes éphémères.

La rage de vouloir conclure est une des manies les plus funestes et les plus