Page:Pensées de M. Pascal sur la religion, et sur quelques autres sujets, 1669.djvu/65

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PREFACE.

Il avoit eſté préſervé pendant ſa jeuneſſe par une protection particuliere de Dieu des vices où tombent la pluſpart des jeunes gens ; & ce qui eſt aſſez extraordinaire à un eſprit auſſy curieux que le ſien, il ne s’eſtoit jamais porté au libertinage pour ce qui regarde la Religion, ayant toûjours borné ſa curioſité aux choſes naturelles. Et il a dit pluſieurs fois qu’il joignoit cette obligation à toutes les autres qu’il avoit à Monſieur ſon pere, qui ayant luy-meſme un tres-grand reſpect pour la Religion, le luy avoit inſpiré dés l’enfance, luy donnant pour maxime que tout ce qui eſt l’objet de la foy ne ſçauroit l’eſtre de la raiſon, et beaucoup moins y eſtre ſoûmis.