Page:Pensées de M. Pascal sur la religion, et sur quelques autres sujets, 1669.djvu/70

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PREFACE.

ſe retrancher tous les jours de plus en plus tout ce qu’il ne jugeoit pas luy eſtre abſolument neceſſaire, ſoit pour le veſtement, ſoit pour la nourriture, pour les meubles, & pour toutes les autres choſes ; qui lui donnoit un amour ſi grand & ſi ardent pour la pauvreté, qu’elle luy eſtoit toûjours preſente, & que lorſqu’il vouloit entreprendre quelque choſe la premiere penſée qui luy venoit en l’eſprit eſtoit de voir ſi la pauvreté y pouvoit eſtre pratiquée ; & luy faiſoit avoir en meſme temps tant de tendreſſe & tant d’affection pour les pauvres qu’il ne leur a jamais pu refuſer l’aumoſne, & qu’il en a fait meſme fort ſouvent d’aſſez conſiderables, quoyqu’il n’en fit que de ſon