Page:Pensées de M. Pascal sur la religion, et sur quelques autres sujets, 1669.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
18
PENSÉES DE

oblige de les regarder toûjours tant qu’ils feront en cette vie comme capables de la grace qui peut les éclairer, & de croire qu’ils peuvent eſtre dans peu de temps plus remplis de foy que nous de ſommes, & que nous pouvons au contraire tomber dans l’aveuglement où ils ſont ; il faut faire pour eux ce que nous voudrions qu’on fiſt pour nous ſi nous eſtions en leur place, & les appeller à avoir pitié d’eux meſmes, & à faire au moins quelques pas pour tenter s’ils ne trouveront point de lumiere. Qu’ils donnent à la lecture de cet ouvrage quelques unes de ces heures qu’ils employent ſi inutilement ailleurs. Peut eſtre y rencontrerons ils quelque choſe, ou du moins ils n’y perdront pas beaucoup. Mais pour ceux qui y apporteront une ſincerité parfaite & un parfait deſir de connoître la verité, j’eſpere qu’ils y auront ſatisfaction, & qu’ils ſeront convaincus des preuves d’une Religion ſi divine que l’on y a ramaſſées.