Cette page a été validée par deux contributeurs.
165
LIVRE VI, § V.
IV
Toutes les choses de ce monde sont sujettes aux plus rapides changements. Ou elles s’évaporent, si leur substance est uniforme ; ou elles se dissolvent en éléments divers.
V
L’intelligence qui régit l’univers[1] connaît les conditions où elle opère[2], les choses qu’elle fait, et la matière sur laquelle elle agit.
- ↑ L’intelligence qui régit l’univers. La doctrine est ici toute spiritualiste, comme plus haut, liv. V, § 30 ; et l’intelligence divine est profondément distinguée du monde, qu’elle gouverne avec une puissance et une bonté infinies.
- ↑ Connaît les conditions où elle opère. On pourrait comprendre aussi comme l’ont fait quelques traducteurs : « Connaît ce qu’elle est ». Bossuet, en terminant le Discours sur l’histoire universelle, a dit : « Ne parlons plus de hasard ni de fortune, ou parlons-en seulement comme d’un nom dont nous couvrons notre ignorance. Ce qui est hasard à l’égard de nos conseils incertains est un dessein concerté dans un conseil plus haut, c’est-à-dire dans ce conseil éternel qui renferme toutes les causes et tous les effets dans un même ordre. De cette sorte, tout concourt à la même fin ; et c’est faute d’entendre le tout que nous trouvons du hasard et de l’irrégularité dans les rencontres particulières. »
on a beau se mettre en garde contre l’apparence, elle a toujours bien des séductions. — Sénèque a dit : « Souvenez-vous principalement de séparer les choses du bruit qu’elles font et de les considérer seulement en elles-mêmes. Vous trouverez qu’elles n’ont rien de terrible que la peur qu’on en a. » Épître XXIV, à Lucilius.