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LIVRE I, § VI.

m’a montré aussi à endurer la fatigue, à restreindre mes besoins, à faire beaucoup par moi-même, à diminuer le nombre des affaires, et à n’accueillir que très-difficilement les dénonciations[1].

VI

À Diognète[2], j’ai dû de ne pas m’appliquer à des riens ; de ne jamais croire à tout ce que les sorciers et les charlatans[3] débitent de leurs incantations et des conjurations de démons, ni à tant d’autres inventions aussi fausses. Je lui ai dû encore de ne pas me plaire à élever des cailles

    teurs pour lesquels se passionnait la foule qui se pressait dans le cirque et aux théâtres. Les gladiateurs Thraces spécialement avaient un petit bouclier, étroit et court, appelé Parma. Le grand bouclier oblong, le Scutum, était en général porté par l’infanterie. Les gladiateurs avaient dû adopter le bouclier de la cavalerie, qui était beaucoup plus léger.

  1. Les dénonciations. Capitolin, Vie de Marc-Aurèle, ch. XI, rappelle aussi que Marc-Aurèle arrêta le cours des délations, quoiqu’elles rapportassent beaucoup au fisc, et qu’il flétrit rigoureusement les délateurs par l’infamie.
  2. Diognète. C’est le nom que donne Capitolin, Vie de Marc-Aurèle, ch. IV ; d’autres auteurs disent : Diogénète. Il semble, d’après Capitolin, que Diognète n’enseigna que la peinture à son élève. Suivant ce que dit ici Marc-Aurèle lui-même, les soins de Diognète se seraient étendus beaucoup plus loin.
  3. Les sorciers et les charlatans. Devenu empereur, Marc-Aurèle se souvint des avis de son maître, et il fit des lois contre les sorciers, qui abusaient de la crédulité populaire.