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Page:Pensées de Marc-Aurèle, trad. Barthélemy-Saint-Hilaire.djvu/299

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LIVRE VIII, § XXIV.

d’hui que tu veux devenir homme de bien plutôt encore que demain.

XXIII

Dois-je faire quelque chose, je tâche de le faire en le rapportant à l’intérêt des hommes, mes semblables. Un accident me survient-il[1], je l’accepte en le rapportant aux Dieux, et à la source de toutes choses, d’où s’épanchent, en s’enchaînant, tous les événements de l’univers.

XXIV

Que te représente le bain que tu prends ? De l’huile, de la sueur, de l’ordure, de l’eau visqueuse, toutes choses dégoûtantes. Eh bien, voilà ce qu’est la vie dans toutes ses parties[2] ; voilà ce qu’est tout objet, quel qu’il soit[3].

  1. Un accident me survient-il. Voir, à la fin du liv. XII, la dernière pensée de Marc-Aurèle, qui exprime une profonde et suprême résignation à la volonté des Dieux.
  2. Voilà ce qu’est la vie dans toutes ses parties. Ce tableau n’est pas juste, et la vie est encore autre chose qu’un ramas d’ordures. C’est à un accès de misanthropie que cède en ce moment Marc-Aurèle. Dans une foule d’autres passages, il a beaucoup mieux apprécié la vie, en en reconnaissant toute la grandeur, quand elle s’applique au bien, pour lequel nous sommes faits.
  3. Tout objet, quel qu’il soit. Il y a des distinc-