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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.
blables, de surmonter les agitations des sens, de discerner les perceptions qui méritent créance, et de contempler la nature universelle[1] et l’ensemble des faits dont elle règle le cours.
XXVII
Trois relations que nous avons à soutenir[2] : la première avec la cause matérielle qui enveloppe et compose notre corps ; la seconde avec la cause divine[3], d’où tout procède pour tous les êtres sans exception ; enfin la troisième avec nos compagnons d’existence.
- ↑ De contempler la nature universelle. C’est le propre de la philosophie, qui puise dans l’étude des lois de l’univers une force nouvelle pour agir, comme il convient, dans la vie pratique. — Il faut lire dans Sénèque la préface des Questions naturelles, pour voir quelle haute idée le Stoïcisme s’était faite de la nature, de l’univers et de Dieu : « Oui, je rends surtout grâce à la nature lorsque, non content de ce qu’elle montre à tous les yeux, je pénètre dans ses plus secrets mystères ; lorsque je m’enquiers de quels éléments l’univers se compose ; quel en est l’architecte ou le conservateur ; ce que c’est que Dieu ; s’il est absorbé dans sa propre contemplation, ou s’il abaisse parfois sur nous ses regards, etc., etc. »
- ↑ Trois relations que nous avons à soutenir. Cette doctrine est essentiellement spiritualiste ; et aujourd’hui, après tant de siècles, on ne saurait dire mieux, soit au nom de la philosophie, soit au nom de la religion.
- ↑ Avec la cause divine. Qui a réglé l’ordre universel des choses, et, dans cet ordre, a compris ce qui regarde particulièrement chacune de ses créatures.
tique.