éclat de voix ; avoir un langage parfaitement sain et mesuré[1].
XXXI
Vois la cour d’Auguste[2], sa femme, sa fille, ses ascendants, ses descendants, sa sœur, Agrippa, ses parents, ses familiers, ses amis, Aréus, Mécène, ses médecins, ses sacrificateurs ; toute cette cour est morte. Passe à d’autres, si tu le veux, et ne te borne pas à considérer la fin d’un seul individu ; regarde la fin de tous les membres d’une famille[3], de la famille de Pompée[4] par exemple. Puis, souviens-toi de cette inscription qu’on lit sur tant de tombeaux : « Ci-gît le dernier[5] de sa
- ↑ Sain et mesuré. Il n’y a que le premier mot dans le texte.
- ↑ Vois la cour d’Auguste. Marc-Aurèle cite, en particulier, la cour d’Auguste, parce qu’elle était fort nombreuse, comme le prouve l’énumération seule qu’il en fait. L’exemple n’en est que plus frappant ; mais il le serait encore pour une société ou une famille plus restreinte.
- ↑ La fin de tous les membres d’une famille. La réflexion est triste ; mais elle est la vérité même.
- ↑ La famille de Pompée. Elle ne paraît pas avoir été aussi nombreuse que celle de César et d’Auguste.
- ↑ Le dernier de sa race. Que d’exemples du même genre on rencontrerait dans nos cimetières !
lence, ni dans aucun lieu, ni à qui que ce soit. Mais, pour se régler avec tant de sagesse, il faut être complètement maître de son humeur ; et cette égalité de caractère, qui est un signe de grande politesse, ne s’obtient que par l’éducation et une discipline constante.