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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.
VI
Il doit te suffire d’avoir une idée parfaitement intelligible des choses qui t’occupent actuellement, de remplir actuellement ton devoir envers la communauté, et d’être actuellement[1] en disposition de te soumettre avec joie à tout événement que la Cause infinie[2] peut t’envoyer.
VII
Effacer les impressions sensibles[3] ; apaiser l’émotion qu’elles ont pu nous causer ; éteindre nos passions ; rester complètement maîtres de la raison qui doit nous guider[4].
- ↑ Qui t’occupait actuellement… de remplir actuellement, d’être actuellement. Ces répétitions sont dans le texte ; et je les ai conservées, parce qu’elles sont destinées à bien marquer la pensée de Marc-Aurèle ; c’est surtout du présent que l’homme doit s’occuper ; le passé ne lui appartient plus ; l’avenir n’est pas encore à lui. Le présent seul lui appartient, bien que ce présent même lui échappe sans cesse.
- ↑ Que la cause infinie. Le texte dit simplement la Cause. Voir plus haut, liv. VII. § 57.
- ↑ Effacer les impressions sensibles. Voir plus haut, liv. VII § 29, la même pensée presque dans les mêmes termes.
- ↑ Maîtres de la raison qui doit nous guider. C’est pour que la raison soit la souveraine maîtresse qu’il faut soigneusement éviter à l’âme tout ce qui peut lui ravir sa parfaite tranquillité. De là, l’ataraxie stoïcienne.