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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.

nité des doux climats, ni même de la concorde des humains ? Quand seras-tu satisfaite de ta condition présente, contente de tous tes biens présents, persuadée que tu as tout ce que tu dois avoir, que tout est bien en ce qui te touche, que tout te vient des Dieux[1], que, dans l’avenir qui t’attend, tout sera également bien pour toi de ce qu’ils décideront dans leurs décrets, et de ce qu’ils voudront faire pour la conservation de l’être parfait[2], bon, juste, beau, qui a tout produit, renferme tout, enserré et comprend toutes les choses, lesquelles ne se dissolvent que pour en former de nouvelles pareilles aux premières ? Quand seras-tu donc telle, ô mon âme, que tu puisses vivre enfin dans la cité des Dieux et des hommes[3], de manière à ne leur jamais adresser une plainte, et à n’avoir jamais non plus besoin de leur pardon ?

    mêmes, ni aux autres.

  1. Que tout vient des Dieux. C’est le solide fondement de l’optimisme. Voir plus haut, liv. III, § 11.
  2. Pour la conservation de l’être parfait. L’expression doit paraître un peu singulière ; mais le texte ne peut pas recevoir une autre interprétation.
  3. La cité des Dieux et des hommes. Doctrine qui est à peu près exclusivement propre au Stoïcisme.