Aller au contenu

Page:Percier, Fontaine - Recueil de décorations intérieures, 1812.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

S’il importe donc à ces arts, que l’architecture conserve ses principes, ses règles et sa pureté, il n’importe pas moins à l’architecture de maintenir dans les maximes d’un goût fondé en raison les formes, les inventions, les compositions de tous les objets qui partagent avec elle le soin d’embellir la société et d’en accroître les jouissances. Nous pensons que sous ce rapport de correspondance qui existe entre l’architecture et l’ameublement, non seulement l’architecte doit se garder d’en abandonner la direction à la routine des ouvriers, mais que, par intérêt pour l’art et pour son propre honneur, il ne saurait trop soigner une partie dont le bon ou le mauvais emploi réagit sur le sort même de l’architecture.

L’ameublement se lie de trop près à la décoration des intérieurs pour que l’architecte puisse y être indifférent. L’esprit de la décoration, séparé de celui de la construction et opérant sans concert avec lui, se fera un jeu de toutes les sortes d’absurdités et de contre-sens : non seulement il pervertira les formes essentielles de l’édifice, mais il les fera disparaître. Des glaces indiscrètement posées, des tapisseries maladroitement attachées produiront des vides où il faudrait des pleins, et des pleins où il faudrait des vides.

La construction est dans les édifices ce que l’ossature est au corps humain. On doit l’embellir sans la masquer entièrement. C’est la construction qui, selon les pays, les climats, les genres d’édifices, donne le motif des ornements. La construction et la décoration sont dans un rapport intime ; et si elles cessent de le paraître, il y a un vice dans l’ensemble.

L’exécution de l’ouvrage, quelles que soient son étendue et son importance sera