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Geyer, chargés par le gouvernement de Washington d’une exploration scientifique en pays indien.

L’eau étant très basse, le vent contraire, les bancs de sable et les chicots nombreux, le bateau avance lentement. Chaque fois qu’on s’arrête pour charger du bois, P. De Smet accompagne M. Geyer à la recherche des plantes et des minéraux. « Je suis fier, écrit-il, d’avoir enrichi son herbier de plusieurs espèces qui auraient pu lui échapper. C’est une étude pour laquelle je me sens beaucoup d’attrait. Les heures que j’ai ainsi passées, par monts et par vaux, en compagnie d’un ami, sont assurément parmi les plus agréables de ma vie ».[1] Connaissant sa compétence, M. Nicollet lui laisse des instruments pour mesurer les hauteurs, et faire des observations qui l’aideront à dresser sa carte du Missouri.[2]

Toutefois, pour le missionnaire, la conquête d’une âme vaut mieux que les plus heureuses découvertes. Il trouve le moyen d’instruire et de baptiser, sur le navire, une mère de famille avec ses trois enfants. De plus, il entend les confessions de nombreux Canadiens qui se rendent aux Montagnes-Rocheuses.

Douze jours après avoir quitté Council Bluffs, on arrive à l’embouchure du Vermillon. C’est là que campent les Sioux. Le P. De Smet se sépare avec regret de ses amis. Seul, il va plaider la cause de son peuple auprès d’un ennemi qui a juré de l’exterminer. La Providence qui le destinait à être, aux États-Unis,

  1. À François De Smet. — 30 mai 1839.
  2. Cf. Chittenden et Richardson, pp. 1549 et 1552, deux lettres de M. Nicollet au P. De Smet. On verra quel cas faisait le savant géographe des communications du missionnaire.