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Que devenaient les Indiens, premiers possesseurs du sol américain ?

Chaque jour voyait rétrécir leur domaine. De nombreuses tribus, obligées de quitter les provinces de l’Est, avaient dû se réfugier de l’autre côté du Missouri. Dans le Territoire Indien, qui venait de leur être concédé, les Cherokees, les Creeks, les Chickasaws, les Seminoles, les Kickapoos, etc., s’essayaient, sous la surveillance du gouvernement, à la vie et aux habitudes des Blancs.

D’autres sauvages avaient, comme les Potowatomies de Council Bluffs, presque totalement abandonné leurs terres aux Américains. Ils gardaient seulement une enclave indépendante, appelée réserve, où le gouvernement s’engageait à pourvoir à leur subsistance, au moins pendant un nombre d’années déterminé.

Toutefois, la plupart des Peaux-Rouges continuaient à mener la vie nomade dans les déserts où n’avaient pas encore pénétré les « Visages-Pâles ».

Sur les rives du Haut-Missouri, dans les territoires actuels de Nebraska, de Wyoming, de Dakota et de Montana, vivait, partagée en plusieurs tribus, la puissante nation des Sioux.[1]

Plus au nord, sur la frontière des possessions britanniques, erraient les Pieds-Noirs, les Corbeaux, les Assiniboins, les Gros-Ventres.

Enfin, au cœur même des Montagnes-Rocheuses, dans les fertiles vallées qu’arrosent les affluents du Columbia, habitaient un grand nombre de petites tribus, étrangères aux familles du Missouri, souvent même victimes de leurs incursions. C’étaient les Têtes-Plates, les Pends-d’Oreilles

  1. Voir le tableau complet des tribus siouses dressé par le P. De Smet. Lettres choisies, 1re série, p. 146.