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Les Kalispels ou Pends-d’Oreilles ont même caractère, même langue, mêmes habitudes que les Têtes-Plates. Ils ne forment avec eux qu’un seul peuple. Comme eux, ils ont, jusqu’à présent, mené la vie nomade, mais n’attendent que l’arrivée du missionnaire pour commencer la culture des terres, et vivre selon les préceptes de l’Évangile.

Tout en s’entretenant avec les Indiens, le P. De Smet donne de salutaires avis aux chasseurs canadiens qui, dit-il, « paraissent en avoir grand besoin ».

Quel n’est pas son étonnement de découvrir parmi eux un compatriote, un Flamand de Gand ! Il s’appelle Jean-Baptiste De Velder. Ancien grenadier de Napoléon, fait prisonnier en Espagne, il s’est échappé des colonies anglaises sur un navire américain, et, depuis quatorze ans, fait la chasse au castor dans les Montagnes-Rocheuses.

Enchanté de retrouver un Belge à trois mille lieues de son pays, il s’offre généreusement à accompagner le missionnaire et à le servir dans son voyage. Il est résolu, dit-il, à passer le reste de ses jours dans la pratique de la religion. Il a presque oublié la langue flamande ; il ne se rappelle que ses prières, avec un cantique en l’honneur de la Vierge, qu’il a appris, enfant, sur les genoux de sa mère, et récite tous les jours.

Le 3 juillet était un dimanche. Le P. De Smet voulut célébrer la messe. C’était la première fois que le saint sacrifice était offert dans ces montagnes.

L’autel, dressé sur une éminence, était orné de fleurs sauvages. « Je prêchai en français et en anglais, écrit le missionnaire, aux chasseurs américains et canadiens ; puis je m’adressai par interprète aux Têtes-Plates et