Page:Pere De Smet.djvu/168

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psaume : Angélus suis mandavit de te, ut custodiant te in omnibus viis tuis ?[1]

On s’arrêta quelques jours au fort Union, situé à l’embouchure du Yellowstone. C’était le plus important des postes que possédât sur le Missouri la Compagnie des Fourrures. Le P. De Smet y baptisa quelques enfants métis, et, le 23 septembre, se remit en route, accompagné de trois marchands qui se rendaient chez les Aricaras. À la vue des étrangers, les Mandans, les Gros-Ventres, se préparaient à leur faire un mauvais parti. À peine eurent-ils reconnu un ministre du Grand-Esprit que les démonstrations d’amitié succédèrent aux menaces de mort. Dans toutes les loges, les marmites se remplirent pour fêter son arrivée. Ce fut, comme chez les Corbeaux, une série d’invitations à dîner, qui se prolongèrent jusqu’à minuit.

Les trois marchands s’arrêtèrent au fort Clarke. Pour atteindre le fort Pierre, situé à dix jours de marche, le P. De Smet se trouvait de nouveau sans guide, accompagné seulement de Jean-Baptiste De Velder, et d’un Canadien faisant le même voyage. « Mais, dit-il, on s’accoutume peu à peu à braver le danger. Pleins de confiance dans la protection de Dieu, nous nous remîmes en route, guidés par la boussole à travers ces plages désertes, comme le nautonier sur le vaste Océan…

» Le cinquième jour, nous nous trouvâmes dans le voisinage des Sioux-Pieds-Noirs, tribu détachée des Pieds-Noirs des Montagnes. Leur nom seul nous faisait trembler. Nous marchions autant que possible dans les ravins, pour nous dérober à l’œil perçant des sauvages qui rôdaient dans la plaine.

  1. Ps. xc, 11.