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Le P. Point, qui est architecte, a déjà tracé le plan du village. Au centre s’élèvera une église de cent pieds de long sur cinquante de large, avec presbytère et école. Ce sera le noyau de la mission. Autour se grouperont les habitations, avec ateliers, magasins et autres bâtiments d’utilité commune. Viendront ensuite les champs destinés à la culture.

Pour le règlement de la journée, les exercices religieux, le chant, la musique, les instructions, les catéchismes, l’administration des sacrements, l’organisation des congrégations, on se conformera, autant que possible, aux usages du Paraguay.

« Telles sont, déclare le P. De Smet, les résolutions que nous avons prises, en attendant qu’elles soient approuvées, amendées ou modifiées par ceux qui ont le plus à cœur l’avancement du règne de Dieu, et qui, par leur position, ont grâce d’état pour nous communiquer le véritable esprit de la Compagnie ».

À peine arrivés, les missionnaires avaient commencé les constructions. Tout le monde s’était fait ouvrier. Les Têtes-Plates avaient coupé dans la forêt deux à trois mille pieux, dont ils avaient fait la clôture du domaine. Le presbytère, la ferme, s’étaient élevés comme par enchantement.

En moins de cinq semaines, une église provisoire avait surgi, « avec fronton, colonnade, galerie, balustrade, chœur, stalles, etc. » C’était précisément à l’endroit qu’avait désigné en mourant la jeune Indienne dont nous avons dit la fin prédestinée : « Les robes-noires viendront, et, ici même, élèveront la maison de la prière ».