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Compagnie dans l’Orégon.[1] Il autorisa les agents qui avaient fini leurs années de service à s’établir dans le pays, et leur concéda des terres, notamment sur la rivière Willamette.

Désirant se procurer les secours religieux, la colonie demanda des prêtres catholiques.

En 1838, l’archevêque de Québec obtint passage, pour deux missionnaires, sur les canots appartenant à la Compagnie des Fourrures. C’étaient MM. François-Norbert Blanchet et Modeste Demers, tous deux originaires du Canada. Le premier recevait en même temps le titre et les pouvoirs de vicaire général pour le pays situé à l’ouest des Montagnes.

Après un voyage de plusieurs mois sur les lacs et les rivières, ils atteignirent la chaîne des Rocheuses, puis descendirent la vallée du Columbia.

Les protestants les avaient devancés. Dès 1834, méthodistes, presbytériens, anglicans, s’étaient abattus sur l’Orégon. Déjà ils y possédaient de nombreux établissements.

Pour combattre l’œuvre des sectes, les missionnaires catholiques réalisèrent des prodiges de zèle. Ils ouvrirent des églises à Vancouver, à Willamette et à Cowlitz. Leur ardente parole donna à la piété chrétienne un nouvel élan, et arracha les chasseurs canadiens aux désordres d’une vie d’aventures. Les Indiens ne furent pas oubliés ; pour les atteindre, M. Demers remonta le Columbia jusqu’à Wallawalla et à Colville.

  1. Le Docteur Mac Loughlin naquit au Canada en 1784.
    Après avoir étudié à Paris, il entra de bonne heure au service de la Compagnie des Fourrures. Élevé dans le protestantisme, il embrassa plus tard la religion catholique, et, dès lors, ne cessa de mettre son influence au service des missionnaires.