Page:Pere De Smet.djvu/324

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chez les Sioux[1]. C’est en plein hiver. La neige atteint quinze et vingt pieds. Monté sur un cheval boiteux, le missionnaire a les pieds, le nez et les oreilles gelés, les jambes raidies de rhumatismes. Il meurt de faim. La nuit, la tempête fait rage, les loups hurlent autour du campement. Cependant, son âme déborde de joie : « Mon unique désir est d’endurer les fatigues et les souffrances, autant que je le pourrai avec la grâce de Dieu, et aussi longtemps que je vivrai. J’ai déposé mes espérances dans le sein de mon Sauveur ; j’attends ma récompense de sa bonté, non pas en cette vie, mais dans l’autre ».

Pareil dévouement ne resta pas stérile. Le nombre des chrétiens s’accrut rapidement, tant chez les sauvages que chez les colons américains. Dès 1851, Pie IX érigeait en vicariat apostolique les missions des Osages et des Potowatomies, avec tout le territoire à l’est des Montagnes-Rocheuses. Le titulaire, Mgr  Miège, était jésuite. En allant prendre possession de son immense diocèse, il désira être introduit par le P. De Smet. C’était reconnaître les éminents services rendus par celui-ci aux missionnaires.[2]

À la charge de socius, le P. De Smet joignait, nous l’avons vu, celle de procureur général de la vice-province. Comme tel, il devait pourvoir aux besoins temporels des divers établissements de la Compagnie, en particulier des missions.

  1. Citée dans les Lettres choisies du P. De Smet, 2e série, p. 65 et suiv.
  2. Le P. De Smet ayant été empêché, le nouvel évêque fit le voyage en compagnie du P. Ponziglione, destiné à la mission des Osages.