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sur leur territoire, et de construire des forts pour les défendre. Le projet fut approuvé par le gouvernement des États-Unis, et la réunion fixée au fort Laramie, pour l’été de 1851.

Chargé des négociations, le surintendant comprit de quel secours pouvait lui être le P. De Smet. Maintes fois déjà, celui-ci avait traversé le désert ; il connaissait le caractère des diverses tribus ; il avait sur les Indiens un ascendant plus puissant que les menaces ou les promesses des États-Unis. « Si vos occupations vous le permettent, lui écrivit le haut fonctionnaire, je serai enchanté de vous voir au fort Laramie. Toutes vos cartes ou esquisses de la Prairie et des Montagnes nous rendront de grands services, et seront fort appréciées du gouvernement. Il en sera de même des renseignements que vous pourrez fournir sur les mœurs, l’histoire de ces contrées, et tout ce qui concerne les Indiens »[1].

C’était l’occasion de revoir les Sioux et les autres tribus du Haut-Missouri : le P. De Smet s’empressa d’accepter. Le P. Christian Hoecken, l’apôtre des Potowatomies, obtint de se joindre à lui ; il allait couronner par une mort héroïque une vie toute de dévouement[2].

Le 7 juin, tous deux s’embarquèrent à bord du Saint-Ange, qui remontait le Missouri jusqu’au fort Union, à

  1. Saint-Louis, 19 avril 1851.

    Sur l’intérêt qu’offrent les cartes dressées par le P. De Smet, voir Chittenden et Richardson, p. 137.

  2. Le P. Christian Hoecken, originaire de Tilbourg, en Hollande, était, nous l’avons vu, frère du P. Adrien Hoecken, missionnaire dans l’Orégon.