Page:Pere De Smet.djvu/357

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précédent dans l’histoire de l’apostolat. Le missionnaire, qui ouvre à l’Évangile une terre nouvelle, se montre d’ordinaire impatient d’assurer sa conquête. Au risque de paraître importun, il réclame des ressources plus abondantes, des auxiliaires plus nombreux. Facilement son entreprise semble témérité. Les difficultés du début, quelques échecs inévitables, provoquent la défiance des timides et la critique des gens à courte vue. Les supérieurs eux-mêmes, avant de s’engager, exigent des garanties. Mais si l’œuvre est bénie de Dieu, si la moisson paraît abondante et l’avenir assuré, ceux qui, à l’origine, ont imposé la modération, applaudissent au succès, et, sans réserve, accordent leur appui.

L’œuvre du P. De Smet, comme celle de tous les initiateurs, avait besoin de l’épreuve du temps. Personne » aujourd’hui, ne conteste au vaillant religieux la gloire d’avoir ouvert un champ fécond à l’apostolat catholique.

« Il est hors de doute, nous écrit le P. Cataldo, que le P. De Smet était un homme supérieur, et vraiment providentiel pour nos missions. Humainement parlant, sans lui, ou sans quelqu’un de semblable, les missions des Montagnes n’eussent jamais existé, ni, par suite, celles de Californie.[1] Ce n’était pas, il est vrai, un missionnaire de résidence, mais c’était le grand organisateur des missions ; il savait attirer les Indiens, les charmer, et les laisser sous la direction d’un Père, qui était à demeure… Il recueillait des ressources, et, de plus, recrutait des hommes. Il les accompagnait lui-même sur le théâtre de leurs travaux, leur apprenait à agir avec les

  1. Les missions de Californie et des Montagnes-Rocheuses ont été réunies, les 31 juillet 1909, pour former la nouvelle province de Californie.